Pour parler de danse orientale sur le blog, nous souhaitions faire appel à une danseuse orientale reconnue, dont le talent et la passion ne font aucun doute.C'est pour cette raison que nous avons décidé de nous associer à Douchka Derouin, danseuse et créatrice de l'association Corps et Métaphores. Bonjour Douchka, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?Baignée dès ma plus tendre enfance dans les arts et la culture, j'ai eu la chance de naitre dans une famille formidable, avec un papa extraordinaire : Himoud Brahimi dit "Momo de la casbah " ! Doujda est mon vrai prénom c'est celui de ma grand mère paternelle.Ma vocation ne date pas de ce matin. Mon père était un personnage de talent : record du monde en apnée bien avant Jacques Mayol ! Il apparait dans les bandes dessinées de Jacques Ferrandez, dans Carnet d'orient, il a joué dans pépé le Moko, dans Noces de sable primé au festival de Venise, Vent de sable de Lakhdar Hamina, primé au Festival de Cannes et bien d'autres films.Je suis née au cœur de la Casbah pendant la colonisation Française, j'ai fait mes études en Algérie puis j'ai quitté le pays avec mes diplômes en poche en 1976. Psychanalyste et psychocorpologue, je me suis donnée la mission de transmettre le patrimoine dansé arabo-andalous. Imprégnée de ma double culture et digne héritière de mes racines, je ne peux rester que dans la transmission culturelle, ce joyau bien gardé au fond du précieux coffre des secrets familiaux. Je revisite les codes de la tradition, pour les rendre plus contemporains et populaires sans m'éloigner des bases. Formée à l'école d'opéra d'Alger en danse classique, vous pratiquez aujourd'hui la danse orientale. Pourquoi avoir choisi cette orientation ?Mes premiers cours de danse classique ont commencé au conservatoire d'Alger après l'indépendance en 1963, j'avais 8 ans. J'étais alors loin d'imaginer qu'un jour, je reviendrais sur les pas de mes ancêtres. Mon orientation vers la danse orientale n'a été ni un choix, ni une reconversion souhaitée. En 1998, j'ai eu une polyarthrite rhumatoïde, mon corps de danseuse bascule dans un combat quotidien. Mes articulations sont douloureuses et enflammées, elles se bloquent au moindre mouvement... mais je veux continuer à danser ! La maladie m'a achevée, les traitements aussi. Mais quoi faire ? Que vais-je devenir ? Je pense « c'est la mort du cygne », « la fin de Carmen », adieu la danse classique !Mais le miracle me donne rendez-vous : les danses de mes aïeux me rattrapent, mes cellules reviennent à la vie et m'offrent ce cadeau merveilleux : le pouvoir de renouer avec la danse orientale avec moins de résistances et de tensions articulaires. Je me suis sentie en communion avec mes ancêtres, et c'est comme ça que cette orientation m'a choisie, et heureusement !Quand je danse, je ressens un lien invisible et solidaire avec mes ancêtres, et une émotion très forte, celle de la transmission, en hommage à nos mères et grands-mères. Au sein de votre association Corps et Métaphores, vous faites découvrir la danse orientale arabo-andalouse. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette danse ?Il est difficile d'expliquer simplement la danse arabo-andalouse, mais je vais essayer ! La musique est classique et savante. Les chants sont des oratorios, des chants d'ensemble de poésies qsidaates. Enfin, les danses sont également classiques et savantes, elles sont délicates, gracieuses, fragiles et voluptueuses. La danseuse est une interprète et ne tombe pas dans la caricature : elle ne danse pas dénudée ! L'ensemble porte le nom de « Nouba ».La danse andalouse ne doit pas être confondue avec le Flamenco, le gipsis ou tout autre musique d'origine espagnole, que j'apprécie également bien sûr. C'est le produit d'une civilisation citadine, un répertoire de grands prestiges et d'une complexité déconcertante. C'est le reflet d'une culture dont l'histoire ouvre un dossier brûlant, cet art de grand raffinement existait déjà lors la prise de Cordoue en 1249 ! A la chute de Cordoue en 1609, une grande population s'exile vers l'Afrique du nord, aujourd'hui l'héritière de ce répertoire et patrimoine. En France, selon vous, quels sont les types de danses orientales les plus représentées ?En France, nous avons la chance de pouvoir pratiquer toutes les danses du monde ! Pour ce qui est de la danse Orientale, le sharqui est celui qui fait rêver et c'est le plus demandé. Dans les années 1920, beaucoup de films orientalistes comme « Salomé », « Ali Baba » illustraient cette danse dans un registre de beauté sensuelle et doté d'une féminité divine ! Dans quels types d'événements vous produisez-vous ? Et si les lecteurs du blog souhaitent vous contacter ?Nous répondons à beaucoup d'événements comme des stage de formations, des conférences, des représentants sociaux culturels, des cours collectifs et de manière générale, nous sommes ouverts a toute offre culturelle. Et pour me contacter, vous pouvez me joindre au 06 62 31 38 45 ou 06 30 80 63 63. Nous espérons que cette présentation vous aura permis de faire connaissance avec Douchka, dont le talent nous sera précieux tout au long de cette expérience.